Survie
Accueil Agenda Téléchargements Contacts Citations Se tenir informé Liens
Isère
Documents
Documents écrits
 
 

Cyber-action Février 2010. FRANCE-RWANDA mettre fin au silence sur le génocide


Cyberaction terminée

Bilan

- 4812 personnes ont signé la lettre en ligne sur cyberacteurs

- Revue de presse de l’ensemble des articles qui parlent de notre appel

- Retrouvez sur le site de Cyberacteurs le bilan complet de cette action


A la veille du voyage de Nicolas Sarkozy au Gabon et au Rwanda, un collectif d’associations et de personnalités (dont l’association Survie) adresse la lettre suivante au président de la République.

Interpeller vous aussi par mail ou par courrier le président

Le jeudi 25 février prochain, Nicolas Sarkozy se rendra au Rwanda. Ce sera la première visite d’un chef d’Etat français à Kigali depuis 1994, date du génocide des Tutsis et du massacre des Hutus qui s’y opposèrent.

Seize ans après, il est urgent que notre pays fasse la lumière sur le rôle exact que son gouvernement et son armée ont joué au Rwanda entre 1990 et 1994. Les responsabilités de la France dans ce drame apparaissent de plus en plus écrasantes aux yeux des historiens spécialisés, mais ceci reste un tabou profondément établi, à l’intérieur de nos frontières.

La visite de Nicolas Sarkozy au Rwanda doit attirer l’attention sur une histoire largement méconnue par les citoyens. Cette visite est une injure aux victimes du génocide si elle ne marque pas une étape dans la reconnaissance des responsabilités françaises dans ce génocide.

Nous invitons donc chacun, simple citoyen, journaliste, militant associatif ou politique, chercheur universitaire ou élu local à trouver quels gestes il peut poser, quelles paroles il peut prononcer pour contribuer à faire cesser le silence sur le rôle qu’a joué la France au Rwanda entre 1990 et 1994.

Le silence de notre pays doit cesser car il prolonge l’injustice vis-à-vis des victimes du génocide qui se battent au quotidien pour rebâtir leur vie. Il doit cesser car il est incompatible avec les valeurs que la France entend porter : « Liberté, égalité, fraternité », et la construction d’un monde commun fondé sur la conviction que « tout homme est un homme ». Ce silence bafoue notre commune humanité. Le rompre encouragera la communauté des nations à tout mettre en œuvre pour prévenir de tels drames.

Cyberaction terminée

Premiers signataires :

Le MRAP ; Survie ; CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde) ; Le Mouvement de la Paix ; Vigilance Arménienne contre le Négationnisme ; Cedetim (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale) ; Urgence Darfour ; Gandhi International ; ADGL (Action pour le développement dans les grands lacs africains) ; CPCR (Collectif des parties civiles pour le Rwanda) ; Génocide made in France ; Editions l’Esprit frappeur ; Afriques en Lutte ; Le PCF ; Le NPA ; Délégation française d’Europe Ecologie au Parlement Européen : Eva Joly, José Bové, Daniel Cohn-Bendit, Karima Delli, François Alfonsi , Sandrine Bélier, Malika Benarab-Attou, Jean-Paul Besset, Pascal Canfin, Hélène Flautre, Catherine Grèze, Yannick Jadot, Nicole Kiil-Nielsen, Michèle Rivasi.

Stéphane Hessel, ancien diplomate, ambassadeur et résistant français, il participe notamment à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ; Edgar Morin, directeur de recherches émérite au CNRS ; Majid Rahnema, Commissaire des Nations unies pour la supervision des élections et du référendum au Rwanda en 1959-1960 ; Miguel Benasayag, psychanalyste et philosophe ; Philippe Meirieu, universitaire, tête de liste Europe Ecologie pour les élections régionales en Rhone-Alpes ; Jean-Marie Muller, philosophe et écrivain, fondateur du MAN ; Noël Mamère, député de Gironde ; Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis ; Gustave Massiah, membre fondateur du Cedetim ; Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire ; Géraud de La Pradelle, agrégé de droit, professeur émérite de l’université Paris Ouest-Nanterre-La Défense ; Arielle Schwab, présidente de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France) ; Christian Terras, directeur de la rédaction de « Golias Magazine » ; Anne-Marie Truc, présidente d’Intore za Dieulefit.

Tiken Jah Fakoly ; Les Ogres de Barback ; Serge Teyssot Gay (Noir Désir) ; Akhenaton, chanteur d’IAM ; La Rumeur ; Dub incorporation ; Rockin Squat, chanteur d’Assassin ; Ami Karim.

...


Lettre à envoyer au Président de la République :

Monsieur le Président de la République,

Vous vous rendez dans les jours qui viennent à Kigali, seize ans après le génocide des Tutsis et le massacre des Hutus qui s’y opposèrent de 1994.

Vous avez déclaré en décembre 2007 au sommet de Lisbonne « Nous n’avons pas toujours su prévenir ou arrêter des drames innommables. Je pense au Rwanda et à son génocide, qui nous oblige à réfléchir, France comprise, à nos faiblesses ou à nos erreurs. » Il est urgent aujourd’hui d’aller plus loin que cette simple mention d’« erreurs » et de rompre le silence sur le rôle qu’a joué notre pays au Rwanda.

De nombreux travaux universitaires, en France comme à l’étranger, ont clairement confirmé le soutien diplomatique, militaire et financier des autorités françaises au gouvernement de Juvénal Habyarimana puis au gouvernement intérimaire rwandais qui a mis en oeuvre le génocide.

Le silence de notre pays doit cesser car il prolonge l’injustice vis à vis des victimes du génocide qui se battent au quotidien pour rebâtir leur vie. Il doit cesser car il est incompatible avec les valeurs que la France entend porter : « Liberté, Egalité, Fraternité » et la construction d’un monde commun fondé sur la conviction que « tout homme est un homme ». Ce silence bafoue notre commune humanité et le rompre encouragera la communauté des nations à tout mettre en œuvre pour prévenir de tels drames.

Comme première étape, nous vous demandons d’annoncer ce que vous allez faire comme chef de l’exécutif et chef des armées pour faire toute la lumière sur le rôle joué par la France avant, pendant et après le génocide.