Survie
Accueil Agenda Téléchargements Contacts Citations Se tenir informé Liens
Isère
Citations
A savoir
 
 

Petite sélection de citations sur la Françafrique... regroupées en 2 catégories : « à savoir » pour des déclarations ou des extraits qui révèlent des chiffres ou des vérités que nous devons garder à l’esprit ; « sans honte », pour des déclarations ou des extraits significatifs de l’absence totale de scrupules ou de la bêtise de leurs auteurs


A SAVOIR

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

Nous devons cette rubrique au collectif Les Renseignements Généreux, dont le site regorge de citations sur différentes thématiques.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

« Condamné à cinq ans de prison, Loïk Le Floch-Prigent, l’ancien patron d’Elf, n’a pas purgé sa peine en raison de sa santé. Il conseille actuellement le président du Congo-Brazzaville, l’un des dictateurs protégés de la France. Condamné à sept ans de prison et à deux millions d’euros d’amende, André Tarallo, l’ancien directeur des hydrocarbures d’Elf, est sorti au bout de quelques semaines pour raison de santé. Le fisc ne réclame pas le paiement de l’amende. Ses biens acquis grâce aux commissions occultes ne sont pas confisqués. Roland Dumas, ex-ministre des Affaires étrangères, ex-président du Conseil constitutionnel, a été relaxé en appel. Conciliant, le fisc ne redressera qu’une partie seulement des dix millions de francs en liquide, d’origine indéterminée, découverts sur ses comptes bancaires. »

Eva Joly, La Force qui nous manque, Les arènes, 2007

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

« L’Afrique est un continent doté d’une richesse minérale inexploitée immense. Elle possède 40% du potentiel hydro-électrique mondial, le gros des ressources mondiales de diamant et de chrome, 50% de tout l’or du monde, 90% du cobalt, 50% des phosphates, 40% du platine, 8% des réserves connues de pétrole et des millions et des millions d’hectares de terres arables inexploitées. »

George Ayittey, Palgrave MacMillan, Africa in Chaos, 1999.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

« Entre 1950 et 1965, les entreprises américaines avaient investi 8,1 milliards de dollars en Europe pour seulement 5,5 milliards de bénéfices, elles n’avaient investi en Amérique latine que 3,8 milliards de dollars pour un bénéfice de 11,2 milliards ; et en Afrique, 5,2 milliards d’investissements pour 14,3 milliards de dollars de bénéfices. Nous sommes là devant un comportement impérialiste classique dans lequel les régions possédant les ressources naturelles sont victimes de nations plus puissantes qui tirent justement leur puissance de ces ressources volées. Les Etats-Unis et leurs entreprises dépendaient des nations les plus pauvres pour 100% du diamant, du café, du platine, du mercure, du caoutchouc et du cobalt ; 98% du manganèse et 90% de la potasse et de l’aluminium provenaient également de l’étranger. »

Howard Zinn, Une histoire populaire des Etats-Unis, Agone, 2002, p638.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

« Elf n’est pas seulement une société pétrolière, c’est une diplomatie parallèle destinée à garder le contrôle sur un certain nombre d’Etats africains, surtout au moment clé de la décolonisation. [...] Il s’agit également d’un prolongement de l’Etat, afin que la politique africaine soit bien conforme aux intérêts du pays. Disons que le président d’Elf est à la fois président d’une société pétrolière et ministre bis de la Coopération. Et c’est justement parce que cette société avait un objet politique et diplomatique en Afrique qu’elle a de tout temps financé les services secrets. »

Loïk Le Floch-Prigent, ancien Directeur d’Elf, Affaire Elf, affaire d’Etat.
Entretiens avec Eric Decouty, Le cherche-midi, 2001.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

« Lorsque [Denis Sassou Nguesso, chef d’Etat de la République du Congo] a repris le pouvoir en 1997, il a découvert dans le coffre-fort de Pascal Lissouba un petit cahier à spirale bien intéressant. Claudine Munari, la directrice de cabinet du président évincé, y tenait soigneusement les comptes des commissions versées en liquide aux parrains français de Lissouba. Le nom de Dominique de Villepin, qui était alors secrétaire général de l’Elysée, y figure en bonne place. Des sommes en liquide lui ont été remises au Plaza Athénée et au Bristol, deux palaces parisiens. C’est du moins ce que m’a expliqué Denis Sassou Nguesso en me laissant feuilleter les pages du petit cahier. »

Jean-François Probst, proche de Denis Sassou Nguesso, cité par Xavier Harel, Afrique, pillage à huis clos, Fayard, 2006, p78.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

« La corne d’abondance de la Françafrique, qui irrigue les finances du parti gaulliste depuis des décennies, a un prix : la fidélité. Personne n’a jamais été pris la main dans le sac mais nul n’ignore ni ne conteste l’existence de financements occultes. "Je ne nie pas avoir aidé les uns ou les autres, mais je ne veux pas que l’on dise que j’ai aidé tel parti contre tel autre", écrit le président gabonais Omar Bongo à propos d’une époque où le RPR se déchirait entre balladuriens et chiraquiens."A qui avez-vous donné de l’argent et combien ?" insiste le journaliste."Pourquoi mettrais-je en difficulté les gens que j’ai aidés, comme j’en ai le droit ? réplique Omar Bongo. Vous n’imaginez tout de même pas que je vais répondre à cette question !" »

Xavier Harel, Afrique, pillage à huis clos, Fayard, 2006, p82.
Citant Omar Bongo, Blanc comme nègre, entretiens avec Airy Routier, Grasset, 2001.


« Plus d’une vingtaine de réseaux politiques, d’officines mafieuses, de filières occultes, se partagent aujourd’hui le gâteau africain. A peine 2 ou 3 % de l’aide publique française au développement sert à lutter contre la pauvreté. Depuis quarante ans, la politique française en Afrique vise uniquement à exploiter les ressources naturelles et géopolitiques des pays francophones. Les profits sont immenses. C’est pourquoi les armes importent peu : la corruption, le meurtre, la manipulation et la guerre. C’est le plus long scandale de la République. Aujourd’hui, plus aucune digue ne contient la folie de la Françafrique. Notre pays, soi-disant "patrie des droits de l’homme", a soutenu, au-delà de toute raison, les inspirateurs et les auteurs du génocide rwandais. »

François-Xavier Verschave, La Françafrique, Stock, 1998.


« Notre politique était très claire : c’était la défense des Régimes en place, pour éviter l’instabilité politique. C’était un rôle que nous avions à coeur, et nous avions comme instruction que tout se passe comme cela. Nous étions impliqués directement dans l’évolution de l’Afrique. Par conséquent j’avais des plein pouvoirs, y compris pour recommander la désignation de certaines personnes françaises et africaines. Il m’arrivait de dire à un chef d’Etat : “Là, vous avez autour de vous un gars qui ne vaut pas un clou, il faut l’éliminer, et je vous conseille de prendre celui-là”. C’est vrai que nous étions très directifs. C’est d’ailleurs pour cela que, en ce qui concerne le Gabon, on m’a surnommé le “chef du clan des Gabonais”, parce qu’on m’a attribué l’affectation d’un certain nombre de personnages à tous les postes clés. »

Maurice Robert, ex officier des services secrets français, ex diplomate au Gabon, ex responsable des activités de renseignement d’Elf en Afrique, ex bras droit de Jacques Foccart.
Citation extraite de Elf, l’Afrique sous influence, documentaire de Jean-Michel MEURICE et Fabrizio CALVI, 2000, coproduction Arte France