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L’engagement étudiant en situation autoritaire. Le cas du Cameroun post-indépendant

19 avril 2016

soirée d’échange organisée par l’Association Camerounaise de l’Isère et l’association "Ntodem - Le Pont"

"Carrières militantes et conséquences biographiques du militantisme étudiant en situation autoritaire. Le cas du Cameroun post-indépendant"

avec Cindy Morillas

Mardi 19 Avril 2016 à 18 h 30
A la salle de réunion Résidence Ouest
Campus universitaire de Saint Martin d’Hères

Balayant trois périodes historiques post-indépendances :
1) sous le parti unique (1966-1990),
2) pendant le mouvement de libéralisation politique des années 1990
3) sous le multipartisme (depuis décembre 1990), le pays restant présidé par Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC)
Nous suivrons les parcours sinueux d’étudiants engagés soit dans des associations « institutionnelles », soit dans des associations « autonomes », plus engagées…. Militer dans l’un ou l’autre type d’association étudiante entraîne des conséquences biographiques importantes sur le devenir socioprofessionnel des militants.

Cindy Morillas est chercheure associée au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM). Elle a soutenu en décembre 2015 à Sciences Po Bordeaux sa thèse intitulée « Individualisation versus Démocratisation ? Conditions et formes du militantisme étudiant en situation autoritaire (Cameroun, 1962-2014) »

Dans son intervention, elle étudiera le devenir de deux leaders étudiants sur trois périodes historiques. D’abord, sous le parti unique (1966-1990), l’Union Nationale du Cameroun (UNC), elle comparera les carrières militantes de Christopher Nsahlaï, un leader de la Fédération nationale des étudiantes du Cameroun (Fenec) et de Nouk Bassomb, emprisonné dans la prison politique de Tcholliré pendant près de quatre ans suite à l’affaire des tracts sur le campus de Yaoundé en juillet 1976. Ensuite, elle traitera du mouvement de libéralisation politique des années 1990 à partir du cas de Corantin Talla, leader du Parlement estudiantin et de Jean-Blaise Mani, leader de l’Autodéfense. Enfin, pour la période du multipartisme (depuis décembre 1990), le pays restant présidé par Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), elle analysera les carrières militantes de Leka Essomba, leader de la Mutuelle de solidarité des étudiants du Cameroun (Musec) et de Mouafo Djontu, premier président de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec). Tout en mettant en perspective ces trois périodes en fonction de leurs contextes sociopolitiques spécifiques, elle montrera que les choix militants entraînent des conséquences biographiques importantes sur le devenir socioprofessionnel. En effet, le devenir des militants oscille entre trois options pour ceux considérés par le pouvoir comme des « subversifs » : 1) l’exil politique ou l’expatriation académique selon la période historique 2) la marginalisation économique au Cameroun ou 3) la cooptation par le pouvoir en place en échange de la cessation des activités militantes. Au contraire, les militants qui se montrent les plus collaboratifs avec les autorités sont généralement recrutés dans des postes administratifs ou d’organisations publiques ou parapubliques.